Fabrice Wagner
Reprendre son râteau de pèlerin
Updated: Jan 18, 2022
Depuis le mont Lozère le paysage s'est adouci. Je marche à contre-courant et mange des abricots les pieds dans l'eau.
Du Gardon au Tarnon, s’offrent des gorges, je longe la Mimente, me pose près du gué du Rau du Bois. Des sources du Lot je rejoins l’Allier, l’eau creuse et marque les territoires.

Dans ma perméabilité aux éléments, peu à peu, je déposais les armes et dans les torrents jetais la brutalité du monde.
L'été 2020, en traversant les Cévennes sur le magnifique chemin de Stevenson, je n’ai pas fait l’inventaire botanique des plantes qui m’accompagnent sur le chemin. Je me suis arrêté pour rêver dans le bleu mauve des chicorées. Digitales pourpres et gentianes jaunes...La fraîcheur des ubacs ombragé où ruissellent des eaux pures en opposition aux chemins brûlants de schistes argentés. Se laisser surprendre par le son d’un torrent en contre-bas ou par le vent dans les cimes.

Aussi, aurais-je souris à de nombreux potagers.
Souvent situés à l'avant des vieilles maisons, je luttais pour ne pas toquer aux portes de leurs propriétaires pour entâmer des discussions potagesques.
Oh la belle tarte aux blettes...d'égarements en rêveries, dans le pas, les contours et promesses d'autres possibilités se dessinèrent pourtant.
Le potager itinérant.
Je reviendrai donc ici et là un jour, accompagné, sûrement, d'autres troubadours des semis à la volée...